L’addiction : une solution qui devient un problème ... à un problème qui n’a peut-être pas de solution ?!
- Une solution qui a toujours un coût : aussi haut tu monteras, aussi bas, tu descendras…
- Une solution qui devient un problème : si tout va bien quand tu as ton produit, ça n’est pas simple quand il te manque…
- Une solution qui manque toujours son but : déjà le soulagement n’est que transitoire (et il s’agit plus d’une forme d’évitement que de résolution), et aussi il y’a « des choses » qui n’appellent pas vraiment de solution, mais avec lesquelles on n’a pas le choix que de composer…
L’idée, c’est que lorsqu’on consomme régulièrement, hors cadre récréatif momentané, c’est peut-être pour se soulager, oublier, et se soigner !
Soigner quoi ? Notre souffrance et nos angoisses existentielles… Ça peut sembler un peu idiot formulé comme ça, mais exister, c’est loin d’être simple !
A chaque problème, sa solution… pourtant exister c’est forcément rencontrer et trouver une manière de faire avec la mort (la sienne, celles des autres), avec l’angoisse (d’être fondamentalement seule et responsable de soi, d’être à la hauteur, de choisir), avec l’autre (qui donne autant envie qu’il fait peur, parce qu’il peut nous abandonner, nous juger, etc.), avec l’absurde (parce que ce n’est pas évident de trouver et construire un sens à tout ça…)
… et on aimerait tous être parfois SUPER…
SUPER SOCIABLE
Elle est toujours à l’aise et n’a pas peur d’être elle-même dans toutes les circonstances ! Elle se fout du regard des autres, et elle apprécie tout le monde et tout le monde l’apprécie…
SUPER ZEN
Il est toujours relaxe dans son corps et dans sa tête, elle dort toujours super bien et a toujours des pensées positives. Rien ne le stresse et ne l’inquiète !
SUPER LUCIDE
Elle a toujours une énergie incroyable : toujours au top, jamais fatiguée ! C’est une machine !
Une addiction c’est quoi ?
C’est l’envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose,
malgré la conscience aiguë de ses conséquences nocives pour ta santé physique et psychique.
Avant, on mettait l’accent sur la substance… elle était diabolisée : c’était elle la fautive, et le consommateur était considéré comme un toxicomane, c’est-à-dire une « victime volontaire » du plaisir et de la toxicité de la substance. L’approche thérapeutique était moralisante, et focalisée sur l’abstinence de la substance ; et la prévention était axée sur l’évitement du premier contact avec la drogue ;
Aujourd’hui, on ne parle plus d’un « manque de volonté » mais bien d’une maladie. On sait que les comportements de recherche de drogue, d’alcool et de tabac & tous les comportements générateurs de plaisir, sont provoqués par les mêmes mécanismes :
- neurobiologiques : dopamine, système de récompense, tolérance…
- psychologiques : recherche de plaisir et fuite de la douleur, tolérance à la frustration et capacité à différer la satisfaction
On t’invite à regarder la vidéo de balade mentale : elle t’explique un peu le processus,
et la dimension neurobiologique de l’addiction & les vidéos de « l’usage à l’addiction »
Est-ce qu’on peut consommer une drogue sans être addict ?
L’Usage
Il n’entraîne pas de dommage et n’est pas considéré comme pathologique, mais cette consommation est dans certaines circonstances susceptible d’entraîner des dommages.
Risque situationnel : parce que les produits altèrent ta conscience, ils peuvent favoriser les conduites à risques : sexuelles, autos/motos, etc…
Risque quantitative : plus l’usage est régulier plus la tolérance augmente, et tu risques d’augmenter ta consommation, jusqu’à passer à une consommation excessive
Risque juridique : les drogues sont illégales, tu te mets donc en défaut face à la loi.
Aussi et surtout, si « quelque chose ne va pas super bien dans ta vie », le risque c’est d’aller chercher ce produit qui « te fais du bien », et de glisser vers l’abus et l’usage nocif…
Abus / Usage nocif
A ce moment-là, tu commences à te confronter à des complications physiques, psychologiques (ou psychiatriques), et des dommages sociaux, familiaux, juridiques, etc…
On dit que la relation au produit est pathologique mais sans atteindre encore le niveau de dépendance. Souvent on constate l’incapacité à remplir des obligations majeures (au travail, à l’école ou à la maison) ; la tendance à se mettre dans des situations physiques dangereuses ; des problèmes judiciaires répétés ; et des problèmes interpersonnels et sociaux (des bagarres, au conflit avec tes parents ou tes potes…)
Ce moment-là est particulièrement sensible, parce que c’est là que tu peux glisser, mais en général, tu le reconnais pas… tu sous-estimes, banalises et revendique ta conso.
Addiction
C’est l’envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose, malgré la conscience aiguë de ses conséquences nocives pour ta santé physique et psychique.
La consommation a pour but de produire du plaisir et/ou de soulager une tension interne (mal-être, angoisse, déprime, etc.), mais elle génère rapidement de la culpabilité ;
Tu as besoin d’augmenter la fréquence de la conso ou la quantité pour obtenir le même plaisir/soulagement, on appelle ça la tolérance ;
Ça devient très difficile voire impossible de résister à l’envie de consommer (on appelle ça le craving) et au syndrome de sevrage… Parce que ton corps et ton esprit, quand ils sont habitués à utiliser un produit, souffrent de la privation ;
Ta consommation se fait au détriment d’autres activités, de ta vie socioprofessionnelle ou affective ;
Ta consommation se poursuit en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives, et en cas d’impossibilité de consommer tu montres des signes de souffrance (anxiété, irritabilité, dépression…) que tu vas souvent dénier ou amoindrir !