Parlons des drogues autrement
Le projet Elixium c’est quoi ? Un dispositif de réduction des risques qui part de la parole des consommateurs pour produire des contenus qui témoignent de ces expériences, parce qu’il nous semble que c’est une bonne manière de susciter l’interrogation et de faire réfléchir l’utilisateur sur sa consommation ou sur celle des autres.
Le projet Elixium, c’est l’envie de parler des drogues autrement. Pour éviter l’écueil d’une parole caricaturale, on a décidé d’interroger les consommateurs, partant de l’idée toute bête qu’ils sont les mieux placés pour parler de leurs expériences ! Et ces expériences d’apparaitre pour ce qu’elles sont : des zones grises, très loin du noir ou blanc… Nous souhaitons donc apporter un peu de nuance et de complexité, pour ne pas tomber dans des discours et des paroles vides et creuses, qui parce qu’elles disent tout, ne disent rien. C’est ça le projet Elixium !
Ici tu pourras accéder à différents témoignages sur la prise de produit et à des retours d’expériences, et tu pourras entendre des gens t’expliquer pourquoi ils aiment consommer, dans quelles conditions, avec qui… et puis ce qui se dit moins aussi : les fois où tu te fais peur, les regrets et les inquiétudes qui te poursuivent, etc…
Tu verras aussi qu’il y en a certain qui semblent se raconter pas mal d’histoires, que derrière les discours pro-conso, ils ne sont peut-être pas si bien que ça… et peut-être que toi aussi tu t’en racontes ? Ici on va essayer de penser à ce qu’on fait, à pourquoi est-ce qu’on fait ce qu’on fait ? A quoi ça sert ? Car il semble bien qu’une consommation, quand elle s’installe, ait une fonction. Pour le dire autrement peut-être qu’on essaie de se soigner avec les produits, de lutter contre une certaine anxiété et la peur de l’autre, de tromper l’ennui et l’absurde, d’effacer le sentiment de solitude…
Pour essayer de penser, on a aussi fait des petits films à partir de la parole des étudiants, mais aussi à partir des idées qui ressortaient de tous les entretiens qu’on a faits. Il ne s’agit pas de vérités mais de prétextes à penser.
Parlant de vérité d’ailleurs, ça semble toujours très malhabile de dire qu’on à la détient, parce que ça ferme le discours et l’échange, tout est dit puisque c’est vrai, et si c’est vrai c’est comme ça et pas autrement… Pourtant il y’a bien des choses indubitablement vraies : valable partout, toujours et pour quiconque :
- Tout à un prix, et quand tu montes tu dois redescendre !
- On a tous un corps, bien sûr il n’y en a en a pas deux pareils, mais ils ne sont pas si différents : on a tous un circuit de récompenses, des récepteurs dopaminergiques, etc…
- L’addiction c’est un processus : que tu le veuilles ou non, on passe tous par les même phases dans ce processus : usage, abus et dépendance.
Alors c’est vrai, tu peux avoir une consommation d’un produit addictif sans jamais développer d’addiction… mais c’est plus facile à dire qu’à faire !